La psychosomatique : l’action de l’esprit sur le corps

"La séparation de la psychologie d’avec les prémisses de la biologie est purement artificielle car la psyché humaine vit en union indissociable avec le corps." Énoncée intuitivement par le grand C.G. Jung, la réalité scientifique de la "psychosomatique" a mis un siècle pour se développer, et aujourd’hui solidement s’établir comme valeur de référence pour toutes les neurosciences.

En effet, tout a débuté avec un prix Nobel venant couronner en 1904 les travaux du célèbre Yvan Pavlov, et mettant en évidence les "réflexes conditionnés" (on associe le repas d’un animal avec le son d’une cloche ; après quelques semaines, on obtient la mise en activité de son système digestif uniquement en actionnant la cloche, et ce sans aucune prise alimentaire). Une découverte majeure qui permettait pour la première fois de recouper des dizaines d’observations et de regrouper des symptômes médicaux jusque-là mystérieux : certaines personnes allergiques à des plantes ou à des animaux pouvaient déclencher une crise tout aussi violente à la simple vue d’une photographie de l’objet allergisant (donc sans la moindre présence d’un allergène). Cela démontrait l’existence d’un "pont" entre le psychisme, le système hormonal et le système immunitaire. Mais le schéma biologique de ce "pont" gardera son mystère pendant plus d’un demi-siècle.

Il faudra attendre les années 1970 pour que Nicolas Cohen et Robert Ader mettent en évidence un schéma psychobiologique (donc psychosomatique) encore plus précis : des rats sont nourris avec de l’eau fortement sucrée mélangée à un médicament immuno-supresseur toxique, mortel au bout de quelques semaines d’administration régulière. Mais si, au milieu de l’expérience, on supprime ce médicament toxique de l’eau sucrée, le rat finit néanmoins par mourir, même en l’absence de dose mortelle globale. Et cela de façon tout à fait incroyable, comme si l’organisme du rat "croyait" boire du poison en buvant seulement cette eau sucrée. Système nerveux et immunité étaient donc étroitement liés. Quelques années plus tard, David Felten mettait enfin en évidence des connections nerveuses (les "ponts mystérieux") directement reliées au tissu lymphoïde (immunitaire). Le système nerveux était donc ce "pont" physiologique entre le psychisme (la pensée) et l’immunité (certaines cellules du corps). C’est Ader qui proposa le terme de psycho-neuro-immunologie comme nom de baptême de cette impulsion scientifique qui allait enrichir les outils de neuroscience.

Sur ces nouvelles bases de compréhension plus globale, tout devient donc beaucoup plus clair et surtout plus cohérent : les excès de pressions nerveuses cumulés finissent par provoquer une fatigue physique et psychique chronique, qui va faire le lit de ces très nombreuses pathologies dégénératives dites de civilisation. Cette action délétère se répercute bien sûr à plusieurs niveaux, comme une "cascade morbide". Elle entraîne d’abord un affaiblissement organique ciblé (glandes surrénales puis thymus prioritairement). Celui-ci finit par provoquer une baisse de l’activité immunitaire (globale ou ciblée) qui favorise l’apparition de nombreux troubles, dont des maladies auto-immunes et certaines maladies dégénératives (1).

Au-delà de ces conséquences vitales directes, la fatigue psychique et nerveuse induit, à moyen terme, une diminution de la lucidité quotidienne, et donc de la maîtrise que l’on peut exercer volontairement sur le cours de sa vie. Il en résulte des altérations de l’humeur et du moral qui peuvent rapidement tourner à la déprime, voire à la véritable dépression.

Toutes les techniques de Delta-relaxation plantent leurs racines dans ce terreau. De la fin du XIXe jusqu’au milieu du XXe siècle, certaines de ces techniques (notamment la suggestion et l’hypnose médicale) ont été répertoriées et expérimentées avec beaucoup de sérieux en milieu hospitalier (2). Elles n’ont donc rien de mystérieux, de marginal ou de "parallèle". Elles font partie intégrante de l’histoire et des succès de la médecine moderne (l’hôpital Sainte-Anne de Paris étant resté une référence internationale pour la qualité et l’originalité de ses soins).

De fait, il suffit de se référer au sens étymologique du terme "psychosomatique" pour en saisir les contours et les implications. Le terme réunit les racines grecques psyché et soma, la première désignant l’ensemble des phénomènes psychiques, et la seconde l’ensemble des phénomènes corporels. Cette association crée un pont linguistique entre ces deux univers : "psychosomatique" qualifie toutes les approches qui unissent, dans une relation de cause à effet, les actions (et les manifestations) psychiques et leurs conséquences somatiques. Plus simplement, ce terme, comme outil thérapeutique médical, désigne donc l’influence positive de nos pensées (en mots ou en images) sur notre corps.

Tout le monde a déjà expérimenté des phénomènes psychosomatiques, le plus souvent, hélas, sur le mode négatif. On sait qu’un excès de stress peut d’abord perturber la digestion, puis provoquer des sensations de brûlure désagréable dans l’estomac. Cela peut entraîner un état inflammatoire latent, aboutissant à un ulcère s’il n’est pas correctement soigné. Et si une réponse adaptée (multifactorielle et pas uniquement moléculaire) n’est pas apportée au problème, notamment en identifiant le stress initial et en modifiant le terrain du patient, l’ulcère peut même finir par se cancériser. Ce même schéma global peut s’appliquer à toutes sortes de pathologies, des allergies aux insomnies en passant par les troubles cutanés (eczéma, psoriasis...), gynécologiques ; les fatigues ou les sub-dépressions ("déprimes") chroniques...

Ainsi, des pensées (virtuelles) mal maîtrisées et mal dirigées, tout comme un excès de stress mal contrôlé, suffisent à provoquer des perturbations biologiques et physiques bien réelles. Et si l’on ne parvient pas à retrouver assez rapidement son calme et sa sérénité intérieurs, on peut glisser lentement d’une gêne morale à une vraie maladie symptomatique (3). Celle-ci n’a plus alors de lien direct avec les pensées qui l’ont engendrée, mais elle n’en demeure pas moins la conséquence.

J’ai pris là des exemples extrêmes. Mais ce type de processus psychopathologique peut également se mettre en place sans atteindre de telles extrémités. Certaines pensées ne nous amènent-elles pas à rougir ou à pâlir ? D’autres ne savent-elles pas nous faire battre le cœur ou nous couper le souffle ? Nous connaissons tous ces petites réactions, que nous avons pris l’habitude d’intégrer dans notre vie quotidienne. Ce sont néanmoins de très bons exemples de réactions purement psychosomatiques ; de schémas biologiques psycho-organiques !

À partir de ces constatations universelles, il est facile d’imaginer une forme de "réciprocité thérapeutique" : des pensées mieux maîtrisées, mieux dirigées, pourront provoquer des réactions physiques non plus négatives mais bel et bien positives, allant dans le sens du mieux être, de la guérison et de la santé.

Tous les outils de la Delta-relaxation reposent, eux aussi, sur les constats scientifiques majeurs de Pavlov, Adler et Felten. Nos trainings mentaux utilisent ces liens thérapeutiques "croisés" pour influencer, soutenir et renforcer nos processus d’autoguérison. S’y intéresser sérieusement vers les années 1980, a permis à plusieurs universités (américaines, canadiennes et françaises) d’ouvrir leur propre département (4) de psycho-neuro-immunologie ; une véritable "révolution scientifique" en marche et aujourd’hui en pleine mutation !


(1) Schéma psycho-neuro-organique très simplifié, car également sous la dépendance des trois autres "facteurs" de déséquilibre déjà décrits.
(2) L’hypnose médicale a été étudiée par Charcot à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, à Paris, dans les années 1880. Les expériences étaient surtout menées sur l’hystérie et l’épilepsie. Le jeune Freud fut formé par Charcot à l’hypnose, avant de se tourner vers la "cure par la parole", que l’on appela plus tard "psychanalyse". Jusque dans les années 1950, l’hôpital Sainte-Anne de Paris, une fois encore, était une référence internationale de médecine psychosomatique.
(3) Les maladies psychosomatiques sont tout aussi "vraies" que les autres, elles n’ont rien d’imaginaire. Mais leurs causes sont plus difficiles à cerner, et leur classification est moins bien codifiée par la médecine classique.
(4) L’École de psychosomatique de Paris fut créée par le Dr Pierre Marty en 1972 et fait encore référence aujourd’hui.

Votre Programme

Votre avis nous intéresse

Votre ressenti (ou votre expérience personnelle) en lien avec ce programme est précieux pour nous... Vos remarques, vos questions et vos suggestions seront soigneusement analysées et nous ferons le maximum pour y répondre. Pour les thèmes plus généraux nous posterons une video mensuelle de commentaires et de conseils. Merci pour votre collaboration.

Formulaire de contact

Accés Thérapeutes

Mailing List

Pour recevoir les dernières nouvelles liées aux Neuro-Sciences appliquées et pour être tenu au courant des mises à jours de notre programme de Delta-Médecine vous pouvez vous inscrire sur notre Mailing List.

facebook rss twitter

Mentions Légales et Éthiques

Ce "site d’Accompagnement-Thérapeutique" ne présente que des outils pratiques de Prévention-active et de Mieux-être au quotidien. Le Dr Yann Rougier délivre des conseils au titre de coordinateur scientifique et de chercheur et non en tant que médecin.
Pour tout conseil diagnostic ou thérapeutique rapprochez-vous impérativement de votre équipe médicale. (vidéo Éthique)

Important

Ce programme complet d’aide à la guérison est progressif. Lisez attentivement les chapitres d’introduction puis regardez les videos de présentation (vidéo 1 et vidéo 2). Ensuite appliquez vous-même les conseils proposés et personnalisez-les de jour en jour.

Nota bene

Le Dr. Yann Rougier est le coordinateur scientifique de ce programme issu des NeuroSciences appliquées et de la Neuro Nutrition.
Ce site est entièrement bénévole (présentation) et le groupe des Médecins fondateurs offre son temps libre depuis plus de deux ans. Merci de le soutenir en fonction de vos moyens (et de votre motivation) en consultant le site de la fondation WHealth.

Copyright © 2015 Delta Medecine. All Rights Reserved.
The future is not what it will happen tomorrow; but that is what you will do today. (cf. Bergson)

Pour recevoir les dernières nouvelles liées aux NeuroSciences appliquées et pour être tenu au courant
des mises à jours de notre programme de Delta-Médecine.

(Notre Charte éthique vous garantit que votre adresse email restera exclusivement au sein de la Fondation.)

Ce site de Delta-Médecine ne développe aucun conseil diagnostic ou thérapeutique, mais un programme de mieux-être et d’accompagnement (à travers cinq outils-de-santé pratiques issus des NeuroSciences appliquées) ciblant les terrains de maladies dégénératives/douloureuses (Cancers, maladies auto-immunes, maladies chroniques : fatigues physiques et psychiques, sub-dépression et baisse de moral, fibromyalgies …). Il regroupe des conseils de 1) Respiration, 2) Nutrition-Phytothérapie-Nutrithérapie, 3) Prévention-Détox, 4) Relaxation/Visualisation-Anti-Stress et de 5) Psychologie (travail-sur-soi; écriture et travail-symbolique), qui ne doivent jamais aller à l’encontre des recommandations de votre équipe soignante. En cas de doute parlez-en toujours prioritairement à votre médecin référent.